Le nom de Matthew Turner est relié à jamais aux bateaux. Capitaine, concepteur et constructeur, il a eu du succès dans ces différents domaines. Certains le considèrent même comme le "grand-père" de la construction navale en bois sur la côte du Pacifique. Il a construit 228 navires, la majorité d’entre eux ont vu le jour sur le chantier naval qui porte son nom à Benicia.
Matthew Turner : une vocation précoce
Matthew Turner naquit à Genève (Ohio, États-Unis) le 17 juin 1825, il était le quatrième enfant de George Turner et Emily Atkins. Son père possédait une scierie sur les rives du lac Érié. Afin de transporter du bois d’œuvre et de la pierre de construction, il lança le Sloop Geneva, son premier navire en 1939. Matthew a assisté à la construction de ce bateau. Il a aussi regardé de près la réalisation du Philena Mills. Ses observations lui ont permis de dessiner la goélette G.R. Roberts. Impressionné, son père a construit le bateau et il fut mis à l’eau en 1848. Naturellement, Matthew prit les commandes. Plus tard, il est parti pour la côte ouest et eut beaucoup de succès en tant que chercheur d’or.
Un capitaine héroïque qui avait le sens des affaires
Turner acheta sa première goélette, la Toronto, à New York. Il commença alors à transporter du bois entre la côte du Mendocino et San Francisco avec le capitaine Richard Thomas Rundle en tant qu’associé. Les affaires prospérèrent, ils ont rapidement remplacé la Toronto par une goélette plus grosse, le Louis Perry. Quelques années plus tard, ils acquièrent un brick, le Temandra. Lors d’un voyage sur la mer d'Okhotsk, il a remarqué l'abondance de morue dans cette région. Comme ce poisson se vendait à un prix élevé à San Francisco, il a acquis le Porpoise afin d’en tirer profit.
Durant cette période, il a aussi brillé par son héroïsme. La reine Victoria lui a donné un spyglass doré, car il a sauvé la vie de marins britanniques. Le gouvernement norvégien lui a également offert un service d'argent pour le sauvetage d'un navire norvégien menaçant de sombrer à Honolulu.
Un constructeur naval reconnu
Matthew Turner dessina son premier brick, le Nautilus en 1868 afin d’obtenir un navire rapide pour le Tahiti run. Son approche était à contre-courant, son bateau était long et aiguisé, il penchait également sur sa ligne de flottaison arrière. Malgré les nombreux sceptiques, le Nautilus eut un grand succès. L’entrepreneur décida alors de changer de métier. Il créa un premier chantier naval avec son frère Horatio à Hunter’s Point. Plus tard, en 1883, ils s’établirent à Benicia. Depuis, leur entreprise a construit aux moins 154 navires à coques en bois.
Pendant 37 ans, de 1868 à 1905, Matthew Turner a construit 228 voiliers, un record pour un constructeur américain. Beaucoup de ces créations étaient destinées à des clients étrangers, il s’était aussi spécialisé dans les navires de course et la chasse pélagique du phoque. On peut citer parmi ses bateaux célèbres le Galilée, l’Equator, le Benicia et le Papeete.